J’avais peur de devoir rester entre quatre murs, alors j’ai décidé de ne plus en avoir.
21 mars 2020. Quatorze ans jour pour jour après avoir fugué de chez mes parents pour ne jamais y revenir, voilà que mon monde était à nouveau sur le point de s’effondrer. Comme beaucoup de genevois je vivais alors en France voisine, à quelques centaines de mètres de la douane suisse. Cinq jours plus tôt, en raison de la pandémie du Covid-19, cette frontière que je passais quotidiennement s’était soudain transformée en barrière infranchissable pour les non-citoyens ou ceux n’ayant pas de raisons impérieuses de passer. J’avais même vue des militaires armés patauger dans les rivières transfrontalières ! Piégée du côté français je